Primeurs 2020 – Ronan Laborde (UGCB) « On continue avec beaucoup d’humilité »
« C’était très bien cette première intervention. Vous avez eu un léger arrêt dans l’explication. On va la refaire, restez détendu. »
Durant trois jours au mois de mars, les 131 adhérents de l’Union des Grands Crus de Bordeaux (UGCB) passaient ainsi devant la caméra, et pas un château ne manquait à l’appel.
« Cela fait quatre ans que nous avons développé cette p
L’Union des Grands Crus de Bordeaux (UGCB) poursuit l’organisation de ses primeurs, avec en point d’orgue, du 26 au 29 avril, les dégustations à Bordeaux et dans de nombreuses autres villes dans le monde (la dernière semaine d’avril). Des Primeurs qui limitent les rencontres réelles, mais les échanges se poursuivent.
résentation du millésime en vidéo, explique Ronan Laborde, président de l’UGCB. Les gens sont rodés maintenant, et il n’y a pas eu, en effet, un seul absent. C’est un moyen de passer le message de façon humaine, sympathique, en français, en anglais, et avec une traduction en chinois. »Lors des Primeurs, à Bordeaux et partout dans le monde, devant chaque bouteille sur le présentoir, va figurer un QR Code que les dégustateurs pourront scanner pour profiter ainsi d’une présentation du millésime par la ou le propriétaire, directrice ou directeur, ou œnologue du château. « Nous apportons une certaine modernité dans le moment de dégustation. »
Ces primeurs sont une vraie gageure.
« C’est toute une organisation à mettre en place, souligne Ronan Laborde. À chaque fois, il nous a fallu envisager un plan A, un plan B et un plan C. C’est-à-dire la possibilité d’un accès aisé à la dégustation (A), la gestion des flux pour les dégustations (B), la transmission individualisée des échantillons (C). C’est donc une importante logistique à laquelle nous devons faire face. »
Et avec dix points de dégustation initialement programmés, sur trois continents, cela démultiplie les contraintes.
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont fait savoir que les dégustations ne pourraient avoir lieu (à Londres, New York et San Francisco les 27 et 28 avril). « Nous avons engagé sur ces deux pays une soixantaine de services de dégustation. »
« Nous nous sommes aperçu qu’être à domicile était relativement simple, sourit le jeune président. Mais dès que vous engagez une délocalisation à l’international, avec des collectes d’échantillons, des barrières linguistiques, des contraintes sanitaires, cela complexifie l’exercice. »
« Autre postulat qui s’est vite imposé dans l’organisation, la fragilité de nos vins primeurs, c’est-à-dire en cours d’évolution. Nous nous étions inquiétés en amont : nos vins peuvent- ils voyager ? Est-ce que les bouteilles seront ouvertes dans de bonnes conditions ? »
Toutes ces questions ont eu pour effet de « démultiplier les échanges » dans la phase organisationnelle avec les interlocuteurs locaux. Mais aussi, avec les dégustateurs, « nous avons du échanger par mail, au téléphone. Au final, nous avons le sentiment de mieux connaître nos interlocuteurs. »
L’UGCB s’est concentrée sur dix destinations et trois continents. « Nous avons des moyens humains et financiers qui nous invitent à définir nos axes. Nous avons donc ciblé USA et Canada. Sur l’Europe : le Benelux, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse. Sur l’Asie, la Chine et Hong Kong. Nous avons invité nos adhérents à avoir des actions complémentaires vers le Japon, Taïwan et le Vietnam. »
L’expérience de l’organisation des primeurs en 2020, contre vents et marées, à des dates décalées, a montré l’adaptabilité de l’UGCB pour que les Primeurs se déroulent coûte que coûte. « En 2020, nous avons eu de la chance en fait, car notre événement était l’un des rares à se dérouler. Nous avons eu des gens de bonne humeur et des prix attractifs. Nous avons aussi pu constater que cette formule permettait à ceux qui venaient déjà à Bordeaux de vivre l’événement. Mais aussi à certains qui n’y venaient pas d’y participer. Quelques nouveaux clients sont ainsi venus sur les primeurs 2019. »
Les primeurs se dérouleront donc fin avril, en respectant les obligations sanitaires, avec un engouement déjà marqué lors des dégustations préalables.
Jusqu’en 2019, les Primeurs recevaient de 5 000 à 6 000 visiteurs. Dans cette formule adaptée au contexte, « il est difficile de donner des chiffres, mais nous serons certainement au-delà de 2 000 dégustateurs, ce qui est déjà exceptionnel dans la situation que nous traversons. On espère vite sortir de cet épisode, assure Ronan Laborde. Parce que nous aimons rencontrer les gens, on espère les accueillir dans le futur, mieux qu’avant. »
ED