Numéro #1186 – Avril 2021

Nous avons tous été choqués par le prix proposé il y a quelques semaines pour un vin d’AOC Bordeaux par une enseigne du hard discount. Cette situation est la résultante du décalage qui existe entre l’offre et la demande, accentué par la crise sanitaire et qui a pour conséquence de maintenir des prix de vrac à un niveau très bas, fréquemment inférieur aux coûts de production.
Mais c’est aussi souvent la conséquence d’usages condamnables qui permettent indirectement à un distributeur de revendre en dessous de son prix d’achat. Notre Appellation socle en est la victime car la forte notoriété de Bordeaux en fait un produit d’appel pour les consommateurs.
Ces pratiques témoignent des failles de la loi Égalim. Elles montrent bien l’opportunisme de certaines enseignes, qui sont destructrices de valeur et d’image pour notre filière. Ce sont souvent les mêmes qui se targuent de défendre le revenu des agriculteurs dans leur communication.
Cependant, elles ne reflètent pas la réalité des prix pratiqués en grande distribution : le prix moyen consommateurs pour l’AOC Bordeaux rouge au cours des 12 dernières semaines à fin janvier était de 4,02 € la bouteille (source panels IRI, hors hard discount).
Nous ne sortirons de ces transactions opportunistes qu’en structurant notre commercialisation ce qui nous permettra de redresser durablement la situation économique.
C’est dans cette optique qu’un groupe de travail a élaboré, sous l’égide du CIVB, un guide de partenariat. Ce document vise à instaurer des relations de confiance entre viticulteurs et négociants pour leur permettre de construire des relations commerciales sur le long terme.
Ce guide, qui sera mis à votre disposition est le premier maillon d’une chaîne de mesures concrètes qui seront proposées au cours des prochains mois sur différents thèmes : la gestion de notre offre, le profil produit, ou l’évolution de la garantie qualitative de nos appellations.
Elles doivent permettre de faire évoluer en profondeur notre modèle pour améliorer et pérenniser la valorisation de nos appellations.

Union Girondine

1,69 € : une injustice faite au travail des viticulteurs !