Nous avons des raisons de garder espoir
En ce début d’année, je tiens à vous présenter mes meilleurs vœux de bonne santé, et j’y ajouterai, malgré la crise, d’espoir…
Oui, nous sommes en crise. Le vignoble de Bordeaux tout entier est touché par cette situation économique. Si certaines appellations se portent mieux, elles sont solidaires de celles qui traversent des turbulences. C’est pourquoi, le 6 décembre, nous étions dans les rues de Bordeaux. La première réunion de la cellule de crise a décidé de la diffusion d’un questionnaire. Je vous invite à y répondre au plus tard le 15 janvier pour éclairer les responsables de l’État et des grandes collectivités sur la diversité des situations.
Nous avons maintenant bien identifié les causes de nos maux : la baisse de la consommation des vins rouges en France, alors que ces derniers représentent 85 % de notre production ! Un marché export qui subit les incertitudes mondiales nées de la crise Covid, et qui sont fortement amplifiées par la guerre en Ukraine. Face à une demande plus faible qu’à l‘accoutumée, nos stocks, s’ils constituent une richesse potentielle, ne parviennent pas à connaître une rotation suffisamment dynamique pour réalimenter nos trésoreries. Et dans le même temps, nos charges fixes ont augmenté bien souvent plus fortement que l’inflation.
De nombreuses exploitations se retrouvent prises en tenaille. Pour vous qui subissez cette situation, je tiens à rappeler que des dispositifs ont été mis en place pour accompagner les entreprises, et pour les aider à trouver des solutions. Je vous invite à vous rapprocher du dispositif « RéAgir » de la chambre d’Agriculture ou de vos experts-comptables.
Il faut accompagner ceux qui souhaitent arracher, ou se reconvertir en totalité ou partiellement. Nous devons accentuer la pression sur l’État et les collectivités pour obtenir les soutiens indispensables.
À quelques semaines de Vinexpo Paris / Wine Paris, faites savoir aux acheteurs du monde entier combien le vignoble de Bordeaux a su se transformer, répondre aux attentes sociétales par une vague de fond de certifications environnementales. Cette situation de crise nous oblige à aborder les marchés autrement par la diversification de nos offres.
Nous, viticulteurs, nous avons le sens du courage, ajoutons-y celui de l’audace.