Derniers Numéros
Décembre 2024
L’Union Girondine est la revue mensuelle professionnelle du vignoble de Bordeaux. Elle s’adresse à l’ensemble de ses opérateurs : vignerons, coopérateurs, négociants, œnologues, organismes professionnels…
Elle est éditée par la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, qui réunit les 25 syndicats viticoles de Gironde, soit 65 AOC.
Créé en 1922, le magazine couvre aujourd’hui les sujets d’actualité de la filière viti-vinicole et du vignoble sous les angles politiques, économiques et commerciaux, réglementaires et juridiques, sociétaux et environnementaux, techniques et technologiques.
Notre mission : accompagner les vignerons dans la gestion de leur exploitation, de la vigne au chai, de la production à la commercialisation, ainsi que dans leurs démarches réglementaires, grâce à nos nombreuses rubriques.
Fort de son ancrage local, la revue offre un regard sur les défis et les réussites de la filière. Nous nous efforçons de mettre en lumière ses initiatives, ainsi que les femmes et les hommes qui façonnent le territoire et font du vignoble de Bordeaux un incontournable de la production viticole mondiale.
Diffusée exclusivement sur abonnement, à l’ensemble des professionnels du vignoble de Bordeaux, la revue compte 11 numéros/an (numéro double en juillet-août) et des hors-séries ponctuels.
Pour une information fiable et de qualité, la revue s’appuie sur le travail d’une équipe composée de journalistes spécialisés, de collaborateurs de terrain et de consultants.
Nos articles sont notamment conçus avec l’expertise des organismes scientifiques et techniques de référence : Vinopôle Bordeaux-Aquitaine, Chambre d’agriculture de la Gironde, IFV, ISVV, Bordeaux Sciences Agro, INRAE, IVES Technical Revue…
Directeur de la publication : Jean-Marie Garde
Directeur de la rédaction : Yann Le Goaster
Rédactrice en chef : Cécile Poursac
Journaliste – secrétaire de rédaction : Claire Thibault
Publicité et petites annonces : Charlotte Lescarboura – Sylvie Boscher
Décembre 2024
Décembre 2024
Rétablir les équilibres de marché
Les différentes mesures visant à réduire notre potentiel de production, tant au plan girondin que national, sont aujourd’hui largement engagées et nous faisons un point sur leur mise en œuvre dans ce numéro. L’ampleur de la crise actuelle montre que ces mesures d’arrachage étaient nécessaires. Il est utile de rappeler que l’ensemble de la filière a participé à leur financement, ce qui montre sa solidarité avec les viticulteurs en difficulté.
Nous nous attachons, après plusieurs mois d’inertie liée au renouvellement de l’Assemblée nationale, à faire aboutir la refonte de la loi Egalim, qui est à l’ordre du jour des débats parlementaires début 2025. Notre objectif principal est d’obtenir la sécurisation du contrat amont, entre le viticulteur et le premier acheteur, en intégrant notamment dans ce contrat la prise en compte d’indicateurs de coûts de production, afin d’assurer aux viticulteurs des revenus décents. Nous souhaitons également voir précisée la définition de revente à des prix abusivement bas afin que chaque acteur de la distribution connaisse les règles à respecter. C’est dans ce contexte qu’est organisée, à l’initiative de vos représentants, une nouvelle rencontre avec la grande distribution le 10 décembre prochain, au CIVB.
Nous sommes également engagés dans la défense du vin face aux velléités de nouvelle taxation, par des amendements du lobby hygiéniste dans le cadre de l’examen du Projet de loi de finances de la Sécurité sociale pour 2025. Nous avons mobilisé les députés et sénateurs girondins afin qu’ils s’opposent à ces amendements. Je tiens à les remercier pour leur soutien et leur réactivité.
Comme vous le voyez, nous sommes au travail jour après jour pour sortir notre filière de l’impasse dans laquelle elle se trouve aujourd’hui, et grâce à l’effort de nous tous, nous devons y parvenir.
Jean-Marie Garde, président de la FGVB
Novembre 2024
Le défi de la productivité
À l’issue des vendanges, nous partageons le constat d’une faible récolte liée aux conditions climatiques et sanitaires très difficiles de ce millésime. Ces perturbations climatiques et leurs conséquences sont devenues une constante et grèvent chaque année la productivité de notre vignoble.
Notre capacité à gérer la pression mildiou, dans ces conditions, représente un enjeu majeur pour la viticulture girondine. Si un Plan mildiou a été lancé au niveau local avec la forte implication des services techniques du CIVB (budget 500 000 €), si des moyens importants sont mobilisés au niveau national (projet PARSADA), nous restons encore démunis face à l’ampleur de la pression épidémique et au retrait progressif des molécules utilisables.
À cet égard, nous rappellerons l’engagement gouvernemental « Pas d’interdiction sans solution » qui semble bel et bien tombé aux oubliettes. Les pouvoirs publics doivent prendre la mesure de ce phénomène qui touche tous les vignobles, notamment en raccourcissant les délais d’autorisation de mise sur le marché des nouveaux produits, mais aussi en soutenant le processus d’évaluation et de ré-homologation du cuivre au niveau communautaire, sans lequel nous serions totalement démunis.
Dans un tel contexte, nous vous donnons rendez-vous à la prochaine édition du salon Vinitech-Sifel, véritable carrefour de la technique et de l’innovation. La problématique du mildiou y sera notamment au cœur des débats.
Jean-Marie Garde, président de la FGVB
Octobre 2024
Nouveau gouvernement : nos attentes sont fortes
Confrontée à une crise d’une ampleur inédite, la viticulture française, et tout particulièrement la viticulture girondine, attendent du nouveau gouvernement qu’il prenne les problèmes à bras-le-corps. Le premier et le plus important des enjeux est d’apporter des réponses concrètes à la vente à perte qui mine notre filière. Il s’agit de mettre en place un dispositif permettant de garantir au viticulteur un revenu décent, par une prise en compte d’indicateurs de coûts de production et de marché, et par la possibilité de mettre place des organisations de producteurs. Des propositions avaient été transmises en juin dernier au Président de la République, elles sont en cours de finalisation par notre interprofession. Il est essentiel qu’elles puissent faire l’objet rapidement d’un projet de loi, sans quoi les efforts réalisés pour réduire notre offre resteront insuffisants.
Notre seconde priorité est de faire aboutir les travaux engagés concernant la simplification administrative. L’enjeu est de nous permettre de passer plus de temps dans nos vignes, dans nos chais, ou à la rencontre de nos clients. C’est un enjeu de compétitivité de la filière qui nécessite également une clarification des règles sujettes à interprétation par les services de contrôle, ce qui crée une insécurité juridique permanente pour les viticulteurs.
Ensuite, il est essentiel, dans le contexte de baisse structurelle de la consommation, que l’État ne soutienne pas les mesures de dénormalisation de la consommation de vin (hausse de la fiscalité, restriction de la communication…) qui ne manqueront pas d’être proposées par les hygiénistes dans le cadre de l’examen du Projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
Plusieurs autres priorités sont détaillées par la CNAOC dans l’article page 11. Elles visent dans leur ensemble à donner un nouveau cap à la viticulture d’AOC, qui en a plus que jamais besoin.
Jean-Marie Garde, président de la FGVB
Septembre 2024
Une année de défis
Nous venons de vivre une nouvelle année éprouvante pour les viticulteurs, marquée par les pluies incessantes du printemps qui ont généré une épidémie de mildiou particulièrement virulente. En plus, certains ont été victimes d’orages de grêle localement dévastateurs, aggravant leur situation ! En conséquence, la récolte s’annonce plutôt faible en volume. Ces aléas climatiques répétés s’inscrivent dans un contexte économique toujours aussi incertain et difficile pour nos exploitations. La mise en œuvre du plan d’arrachage vise à rééquilibrer notre offre, mais l’évolution de la demande reste incertaine.
Face à cette situation, nous devons poursuivre nos efforts pour aller au contact des consommateurs. Vous trouverez dans ce numéro l’ensemble des opérations mises en place par le CIVB pour faciliter la mise en avant des vins de Bordeaux au cours des prochains mois, sachant qu’elles sont complétées par les actions menées par les ODG. Nous devons tous nous mobiliser et participer à cette dynamique collective.
Dans ce contexte, nous poursuivons le travail de réflexion stratégique engagé en début d’année sur l’avenir de la viticulture girondine, notre objectif étant d’aboutir à une feuille de route à l’issue des vendanges pour mieux faire face aux difficultés actuelles.
Soulignons que cette réflexion se veut complémentaire du plan filière en cours d’élaboration au niveau national qui vise à mettre en œuvre une série de mesures concrètes pour assurer l’avenir de la filière viticole.
Je vous souhaite de très bonnes vendanges et un bon millésime, la qualité assurant la meilleure des promotions.
Jean-Marie Garde, président de la FGVB
Juillet-Août 2024
Élections : des enjeux majeurs pour la viticulture
Les dernières élections européennes et législatives représentent des enjeux majeurs pour la viticulture. Concernant les premières, Il faut rappeler que la réglementation viticole est aujourd’hui essentiellement européenne ; les futurs règlements à l’agenda concerneront l’usage des produits phytosanitaires, la gestion des sols, la durabilité de la production sous IG. Autant de textes qui auront demain des conséquences directes sur notre activité de vignerons. Sans parler de la politique sanitaire européenne qui nécessitera la plus grande vigilance.
Nous allons donc nous attacher au cours des prochains mois à reconstituer un réseau de parlementaires européens pour pouvoir peser, à travers la Fédération européenne des vins d’origine (EFOW), sur les futures évolutions réglementaires et défendre notre métier et nos AOC.
Au niveau national, les enjeux sont toutaussi essentiels : nous devrons obtenir du nouveau gouvernement la poursuite et l’aboutissement des chantiers importants engagés en début d’année : sécurisation des revenus des viticulteurs par une refonte de la loi Egalim - nos interprofessions ont transmis des propositions en ce sens - amélioration des outils de gestion de crise, de gestion des risques climatiques et poursuite du grand chantier de simplification administrative, pour ne citer que les principaux.
Nous sommes mobilisés, via notre Confédération Nationale, et avec l’appui des députés nouvellement élus, pour y parvenir.
Je souhaiterais conclure mon propos en soulignant le succès renouvelé de la dernière édition de Bordeaux Fête le Vin. Cette manifestation unique montre que le fait d’aller vers les consommateurs est sans doute la meilleure des réponses à la crise. Elle nous redonne de l’espoir pour l’avenir des vins de Bordeaux.
Jean-Marie Garde, président de la FGVB
Juin 2024
Le mildiou en chef d’orchestre
La pluviométrie inédite des derniers mois - il est tombé 1 085 mm à Bordeaux depuis octobre dernier et 523 mm depuis le début de l’année - a pour conséquence une pression aussi inédite que précoce de mildiou, qui touche l’ensemble de notre vignoble. S’il est trop tôt pour établir un bilan, nul doute qu’elle aura un impact sur les volumes de récolte. Ces pluies incessantes mettent à mal les stratégies de lutte, en particulier celles qui reposent sur le biocontrôle, rendent difficile l’accès à nos parcelles, et la multiplication des traitements augmente fortement nos coûts de production.
Dans un tel contexte - 2024 est la quatrième année à très forte pression (après 2018, 2021, 2023) en sept ans - la maîtrise du mildiou constitue un enjeu majeur pour notre vignoble. Notre interprofession a pris la mesure de cet enjeu en lançant il y a deux ans un « plan mildiou » pour coordonner les initiatives et étudier toutes les solutions. Mais si des pistes existent (nouveaux produits, protection physique des vignes, variétés résistantes…), il n’y a pas à ce jour de solution permettant d’y faire face avec efficacité, en toutes circonstances, à un coût soutenable.
La multiplication des fortes pluies de printemps constitue l’un des marqueurs du changement climatique et plus particulièrement pour les vignobles de la façade atlantique.
Cette situation récurrente doit conduire l’État et l’Europe à prendre la mesure du problème en accroissant les budgets de recherche et d’expérimentation, pour renforcer les initiatives interprofessionnelles afin de trouver des solutions curatives ou préventives efficaces le plus rapidement possible.
Dans ce contexte, il est essentiel que soit respecté l’engagement du gouvernement concernant les produits phytosanitaires autorisés, « pas d’interdiction sans solutions », afin de ne pas mettre, progressivement mais sûrement, la viticulture dans l’impasse.
Jean-Marie Garde, président de la FGVB