Gel, inflation : de nouveaux coups durs
Le nouvel épisode de gel que nous venons de subir début avril, presque un an jour pour jour après celui de l’an dernier, montre que nous devrons hélas nous habituer à ces effets du changement climatique.
Nombre de vignerons l’avaient anticipé en adaptant leur mode et période de taille, ou en s’équipant de dispositifs de lutte quand ils le pouvaient…
À l’heure où nous constatons les pertes, nous avons saisi les services de l’État pour demander que le dispositif des calamités agricoles puisse être activé une nouvelle fois à titre exceptionnel.
Ce nouveau sinistre devra aussi conduire à une révision du rendement assurable de l’assurance multirisque climatique, la moyenne olympique n’ayant plus de sens pour nombre de viticulteurs qui ont connu trois sinistres en cinq ans…La loi récemment votée, si elle va dans le bon sens avec une intervention de l’État au-delà de 50 % de pertes, n’apporte pas de réponse sur ce point.
Mais ce nouvel aléa ne fait pas oublier la situation très difficile que nous subissons du fait de l’augmentation vertigineuse - de l’ordre de 20 à 30 % - de l’ensemble des matières sèches et de l’énergie, avec de surcroît des délais d’approvisionnement qui s’allongent sans cesse.
Dans un tel contexte, il n’est pas acceptable que les différents acheteurs, qui se targuent de mettre en place des stratégies RSE*, n’acceptent pas d’augmentation des prix d’achat.
L’alibi de la défense du pouvoir d’achat des consommateurs ne peut en aucun cas justifier le fait d’étrangler les producteurs. Il revient à l’État d’y remédier rapidement.
* responsabilité sociétale des entreprises