Le 12e Forum environnemental et technique du CIVB, le 7 décembre dernier, était consacré aux questions de développement durable, et l’occasion d’annoncer les premières labellisations d’entreprises dans la démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) de la filière du Vin de Bordeaux.
Parmi les autres thèmes abordés : l’agroécologie, la réduction de l’empreinte carbone de la filière ou encore l’adaptation des vins de Bordeaux au marché.
Nous souhaitons que cette journée de restitution de travaux et d’échanges, dédiée surtout aux questions de développement durable, soit source d’inspiration pour vos entreprises, a lancé en introduction François-Thomas Bon, co-président de la Commission technique du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux. Aujourd’hui, 75 % des surfaces de notre vignoble sont certifiées en matière environnementale. Notre objectif est d’atteindre 100 % en 2030. »
La filière du Vin de Bordeaux ambitionne d’aller encore plus loin avec la démarche collective de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) baptisée « Bordeaux Cultivons demain ».
Celle-ci a pour objectif d’accompagner chaque entreprise vers la prise en compte du développement durable dans ses actions, sa stratégie et son environnement et de valoriser ainsi ses performances. « Face aux exigences sociétales, les sujets environnementaux ne suffisent plus », a souligné Laure Esperandieu, responsable RSE au CIVB.
Le forum a été l’occasion d’annoncer la labellisation « Bordeaux Cultivons demain » de treize entreprises pionnières, exploitations viticoles et maisons de négoce, représentant 10 AOC, 7 certifications environnementales et comptant de 2 à 750 salariés.
Après un an de travail individuel et collectif dans le cadre d’un groupe pilote et un audit mené par le Bureau Véritas, ce nouveau label, qui pourra figurer sur les bouteilles, garantit leurs engagements sociaux, sociétaux et environnementaux, avec des actions en faveur de la biodiversité, de la réduction des produits phytosanitaires ou de l’émission des gaz à effet de serre, de l’amélioration des conditions de travail des salariés, de l’information des clients, des achats en local… « Bordeaux Cultivons demain, ce sont des femmes et des hommes qui anticipent la préservation des systèmes qui les font vivre », a résumé François-Thomas Bon.
Une démarche accessible à toutes les entreprises
La démarche, détaillée par Laura Esperandieu, est compatible avec la norme internationale ISO 26 000 et s’appuie sur un référentiel évolutif, propre à la filière du Vin de Bordeaux et adapté à ses divers métiers. Elle est axée sur quatre piliers :
– contribuer à une filière attractive ;
– cultiver le dialogue ;
– faire vivre son territoire ;
– préserver l’environnement.
Elle est accessible à toutes les entreprises, quels que soient leurs profils (exploitation, cave coopérative, négociant) et leur taille.
L’accompagnement se fait sur mesure, à la fois en individuel et en collectif pour permettre le partage d’expériences et de bonnes pratiques, avec une progression sur trois niveaux, au rythme de chaque entreprise, qui choisira le moment de se présenter à la labellisation. « Beaucoup d’entre vous ont déjà mis en place des actions relevant de la démarche RSE mais ne le savent pas », a expliqué François-Thomas Bon.
Le CIVB engage ainsi toutes les entreprises à se mobiliser et à s’investir dans la démarche pour assurer leurs performances et leur pérennité, tout comme celles de l’ensemble de la filière.
Une centaine d’entreprises sont d’ores et déjà engagées dans la démarche pour l’année 2022 et le CIVB ambitionne, à l’horizon 2030, que 30 % des volumes de vin de Bordeaux portent le label « Bordeaux Cultivons demain ».
La directrice marketing du CIVB, Julie Rambaud-Texier, a pour sa part prévenu qu’il existe encore un décalage entre les pratiques vertueuses du vignoble et ce qu’en sait le consommateur. « Il faut accélérer le faire savoir sur nos engagements environnementaux. Les consommateurs ne sont plus en attente de chiffres ou d’explications techniques, il faut leur montrer en images la biodiversité, la préservation de l’eau, la valorisation des déchets… »
La filière investit dans les travaux de recherche
De nombreux sujets techniques ont également été abordés lors de la journée, dont le rôle fonctionnel de la biodiversité et sa nécessaire préservation, le respect des sols et l’intérêt de la pratique des couverts végétaux et de la plantation d’arbres et de haies, les adaptations au changement climatique (porte-greffe et cépages résistants) ou encore l’adaptation des vins au marché avec la diminution du SO2 et l’étude « Profil produit » menée par le CIVB, dont les premiers résultats sont disponibles sur bordeauxconnect.fr.
Laurent Charlier, responsable Recherche, innovation et transfert au CIVB, a également présenté le 3e bilan carbone de la filière. « Nous investissons annuellement un million d’euros dans les travaux de recherche et de développement », a indiqué Bernard Farges, président du CIVB, invitant à consulter la documentation disponible sur le site bordeauxconnect.fr site ou à contacter le service technique du CIVB pour toute question.
« Bordeaux bouge, a-t-il rappelé en conclusion. Nous pouvons être fiers de notre référentiel RSE, qui nous ressemble, et nous réaffirmons notre volonté de faire du développement durable un élément culturel de Bordeaux.
C’est l’occasion pour vous, entreprises de la filière, de mettre en avant vos points forts, vos pratiques remarquables et ce qui fait votre identité. »
Les entreprises labellisées
Les Châteaux La Dauphine, de la Rivière, Lagrange, Lapelletrie, Luchey-Halde, Rau- zan-Segla, les vignobles Famille Ducourt, André Lurton et Rousseau, les maisons de négoce Castel Frères, Grands Chais de France, Jules Lebègue (Advini) et Johanès Boubée (Carrefour).
Contact Bordeaux Cultivons demain : Laura Esperandieu, Tél. 05 56 00 22 66, cultivonsdemain@vins-bordeaux.fr
Cécile Poursac