Numéro #1180 – Octobre 2020
Mais ces périodes de plus en plus longues de sécheresse estivale ont également pour effet de modifier le profil et l’équilibre de nos vins. Nous devons mener une réflexion dans nos appellations et dans nos exploitations sur l’évolution de nos pratiques viticoles et le choix du matériel végétal pour nous adapter au mieux à cette nouvelle donne climatique.
À cet égard, il n’est pas admissible que la possibilité d’intégrer de nouvelles variétés vinifera dans nos cahiers des charges AOC soit paralysée par l’inertie administrative.
Ces vendanges nous ont donc amenés à composer avec les aléas météorologiques des températures caniculaires jusqu’au
Un millésime compliqué
La dernière période estivale particulièrement sèche, avec sans doute à la clé une récolte inférieure à la moyenne, met en évidence une nouvelle fois la réalité du changement climatique. Les conséquences sur les rendements sont flagrantes, et pas uniquement sur la récolte en cours. Les résultats de programmes de recherche (Le déficit hydrique a-t-il un impact négatif sur le rendement de la vigne à long terme ? - page 52), mettent en évidence l’incidence du stress hydrique lors de la floraison sur la récolte de l’année suivante.
20 septembre, nous obligeant parfois à vendanger de nuit, suivi d’un temps frais et souvent pluvieux depuis…Dans ce contexte rendu plus compliqué par les contraintes sanitaires liées au Covid pour gérer les chantiers de vendange, nous nous serions bien passés d’une nouvelle polémique sur les résidus de pesticides dans nos vins. Malgré les efforts mis en œuvre depuis plusieurs années pour améliorer nos pratiques, ils ne seront jamais suffisants pour nos détracteurs, alors que cette évolution est un mouvement de fond qui fait de Bordeaux une région pilote au plan environnemental.
Nous devons éviter de nous diviser sur ces questions, poursuivre nos efforts, qui finiront par être reconnus, et être fiers des vins que nous produisons.