Numéro #1177 – Juin 2020
Nous vivons une crise inédite qui oblige l’ensemble de la viticulture girondine à s’adapter à cette nouvelle donne économique. Il est probable que la relance de l’activité soit très progressive, ce contexte nouveau met en lumière notre dépendance à nos deux premiers marchés, le marché français, où les circuits de distribution comme les modes de consommation sont en pleine évolution, ainsi que le marché chinois dont le redémarrage se fait attendre. Pour accompagner cette évolution, nos organisations nationales – je tiens à souligner la mobilisation de la CNAOC – ont demandé au gouvernement la mise en place d’un plan de soutien, composé d’une série de mesures sur lesquelles nous revenons plus en détail dans ce numéro.
La première réponse du gouvernement aux propositions professionnelles apparaît nettement insuffisante. Elle n’est pas à la hauteur des enjeux, de l’importance de notre filière au plan économique comme en termes d’aménagement du territoire. Nos demandes sont d’autant plus justifiées que nos exploitations ont poursuivi leur activité pendant le confinement et assumé leurs charges en conséquence. Les mesures demandées pour une mise en œuvre très rapide sont d’ordre conjoncturel (baisse de charges, aides à la distillation…), elles visent à permettre au plus grand nombre d’exploitations de passer le cap des difficultés économiques actuelles. N’oublions pas également que nous dépendons aussi de plus en plus – de manière directe et indirecte - du tourisme et notre filière devra être soutenue à ce titre comme les autres acteurs de la filière touristique française.
Ces mesures ne sont qu’une première étape. Elles devront être suivies d’un plan structurel sur lequel nous travaillons actuellement, avec deux principaux axes : rééquilibrer l’offre, par la mise en place d’aides à l’arrachage et d’un accompagnement des viticulteurs qui s’y engageront ; mais également d’un programme de promotion ambitieux pour relancer la demande et accompagner le redémarrage de l’économie. Mais ces mesures structurelles passeront aussi par la poursuite d’un travail de fond : nous devons accélérer nos efforts en matière de transition environnementale et renforcer la garantie qualitative de nos appellations. Je suis persuadé que ces efforts porteront leurs fruits. Soyons confiants dans notre capacité de résilience.