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Le mildiou en chef d’orchestre

La pluviométrie inédite des derniers mois - il est tombé 1 085 mm à Bordeaux depuis octobre dernier et 523 mm depuis le début de l’année - a pour conséquence une pression aussi inédite que précoce de mildiou, qui touche l’ensemble de notre vignoble. S’il est trop tôt pour établir un bilan, nul doute qu’elle aura un impact sur les volumes de récolte. Ces pluies incessantes mettent à mal les stratégies de lutte, en particulier celles qui reposent sur le biocontrôle, rendent difficile l’accès à nos parcelles, et la multiplication des traitements augmente fortement nos coûts de production.
Dans un tel contexte - 2024 est la quatrième année à très forte pression (après 2018, 2021, 2023) en sept ans - la maîtrise du mildiou constitue un enjeu majeur pour notre vignoble. Notre interprofession a pris la mesure de cet enjeu en lançant il y a deux ans un « plan mildiou » pour coordonner les initiatives et étudier toutes les solutions. Mais si des pistes existent (nouveaux produits, protection physique des vignes, variétés résistantes…), il n’y a pas à ce jour de solution permettant d’y faire face avec efficacité, en toutes circonstances, à un coût soutenable.
La multiplication des fortes pluies de printemps constitue l’un des marqueurs du changement climatique et plus particulièrement pour les vignobles de la façade atlantique.
Cette situation récurrente doit conduire l’État et l’Europe à prendre la mesure du problème en accroissant les budgets de recherche et d’expérimentation, pour renforcer les initiatives interprofessionnelles afin de trouver des solutions curatives ou préventives efficaces le plus rapidement possible.
Dans ce contexte, il est essentiel que soit respecté l’engagement du gouvernement concernant les produits phytosanitaires autorisés, « pas d’interdiction sans solutions », afin de ne pas mettre, progressivement mais sûrement, la viticulture dans l’impasse.

Union Girondine