De nouveaux courtiers peuvent enfin entrer dans la profession depuis juin
L'assemblée générale du Syndicat des courtiers en vins et spiritueux de Gironde et du Sud-Ouest s’est tenue le 16 septembre. La grande nouvelle est que le concours permettant l’exercice du métier a été relancé en juin après sept ans de suspension du fait d’une décision de Bercy. Un renouveau s’engage pour la profession.
Cédric Roureau a été élu président du Syndicat des courtiers en vins et spiritueux de Gironde et du Sud-Ouest le 12 octobre 2020. Il a succédé à Xavier Coumau, qui passait la main après dix ans de mandat. Au lendemain de son élection, paraissaient les décrets d’application relatifs à l’exercice de la profession au Journal Officiel. Cela faisait sept ans que la profession ne connaissait pas de renouvellement d’effectifs : les candidats à l’exercice du métier poursuivaient leur activité de salarié en cabinet de courtage sans pouvoir faire valoir une qualification de courtier.
Cédric Roureau le disait lui-même lors de l’assemblée générale : « Mon mandat démarrait pour le mieux, le travail aussi. Ma feuille de route était écrite. »
« À ce propos, nous pouvons remercier notre confrère, Yann Jestin, membre de la CCI de Bordeaux pour son implication dans cet organisme. Il aura su faire que les petits blocages inhérents à la nouveauté puissent être gommés. Et nous avons aussi eu la chance d’avoir une personne détachée par la CCI France, Gaëlle Erissé, pour gérer l’ensemble de nos dossiers touchant à la fois au registre national et aux examens. »
Car la profession connaissait une véritable révolution interne. Désormais, pour être courtier, il faut être inscrit au registre national. Il a donc fallu solliciter les courtiers en poste pour qu’ils remettent leur ancienne carte d’identité professionnelle.
Cédric Roureau a remercié Fabien Bova, directeur du CIVB, et Émilie Stéfanuto, secrétaire générale, pour la mise en place du dispositif d'enregistrement des contrats en ligne. Rapidement, le bureau du syndicat s’est mobilisé pour que Bordeaux puisse ouvrir le concours aux candidats potentiels.
Gilles de Revel, doyen de l’ISVV, s’est proposé pour intégrer le jury, tout comme Pierre Guinchard et Max Chaffiol, juges consulaires, ainsi que Max de Lestapis et Bernard Brun, courtiers.
L’importance des courtiers dans les transactions
Les chambres de commerce et d’industrie de France accueillent ces examens. Et en mai, puis en juin, 16 candidats étaient diplômés. Une nouvelle session a lieu en octobre. Les jeunes diplômés sont attendus par leurs pairs, pour certains pour leur passer le flambeau.
Lors de cette assemblée, Guillaume Briot du CIVB a fait le point sur la situation économique de la filière. Montrant aussi l’importance des courtiers dans les transactions. 77 % des contrats en vrac venant de caves particulières passent par les courtiers et 51 % des contrats des caves coopératives. Enfin, les courtiers interviennent pour 26 % des contrats pluriannuels. En 2020-2021, 67 % des volumes de vrac étaient traités par le courtage, contre 83 % vingt ans plus tôt.
Cédric Roureau s’est voulu optimiste : « Les volumes d’enregistrement s’améliorent sensiblement. Bordeaux a du stock, et a les moyens de répondre à la demande surtout dans un contexte national de pénurie. Il faut se réjouir aussi du travail entrepris à la propriété au sujet des certifications environnementales et la progression très significative du bio, qui fait de notre région l’une des pionnières dans ce domaine. »
Le tour des régions. Jérôme Prince, président du Conseil national des courtiers, est intervenu pour faire le point des principaux bassins de production viticole en France :
- Bourgogne. « Les pertes liées au gel sont estimées à 80 %. Et les stocks sont quasi nuls. »
- Champagne. « Le volume de production est faible (50 %). Le commerce reprend. »
- Vallée du Rhône. « Le gel a été fort, il y a du stock, et l’activité commerciale reste légère. »
- Provence. « Pas de gel, mais de la sécheresse, peu de stock et une demande export forte. »
- Vallée de la Loire. « La situation est catastrophique. Le gel a été très important. Les blancs se sont bien vendus mais il n’y a plus de stocks. »
- Alsace. « Il n’y a plus de stock. Ils manquent même de riesling. »
- Languedoc. « Les courtiers expriment un fort désarroi. On s’attend à une production de 8 Mhl, contre 13 Mhl en temps normal. Il y a assez peu de stock, et les pluies de mi-septembre sont préoccupantes. »
Emmanuel Danielou